Interview de Hélène Gosset, en service civique à l’association
Pourquoi as tu choisis de faire un service civique ?
Je cherchais un engagement bénévole dans une association en lien avec la culture et la musique car j’y suis sensible étant donné que j’organise des concerts en parallèle de ma vie professionnelle. Également, j’avais envie de quitter le monde des grandes entreprises et d’utiliser mes compétences en marketing pour développer et vendre des projets culturels. Le service civique m’a permis de vivre ma première expérience dans ce secteur.
Pour quelle mission as–tu été engagée au sein de Léthé Musicale ?
J’ai été engagée pour développer de nouvelles activités pour l’association et débloquer de nouvelles sources de financement car comme toutes les associations, Léthé souffre des baisses de subventions. En parallèle je travaille sur le gros projet de l’association : professionnaliser des artistes musiciens handicapés et diffuser leurs spectacles.
Quels obstacles as-tu rencontré jusqu’à présent dans ta mission ?
Je ne connaissais rien au monde du handicap donc la première difficulté a été de parler le même langage que les institutions avec qui nous avons des contacts. J’ai passé ma première semaine à apprendre les sigles comme CAJ, AAH, ESAT… Le monde du médico-social est très spécial, avec ses propres codes. Aussi parfois, il y a de l’incompréhension : la musique n’est pas forcément qu’un hobby, ça peut être un projet de vie, un métier. Il y a un manque de sensibilisation sur le fait qu’un travailleur handicapé puisse être artiste professionnel. C’est déjà compliqué pour les intermittents valides alors dans le monde du handicap… Mais nous arrivons, à force de discours, à intéresser nos interlocuteurs, même si c’est laborieux !
Venant d’une entreprise, comment perçois-tu le travail au sein d’une association ?
Je travaillais au sein de grosses entreprises employant des centaines voir des milliers de personnes, où je communiquais avec mes collègues via des mails et des visioconférences. Ici, on se connait tous, on est plus proches. L’ambiance de travail est super, plus familiale. La pression est différente : ici, je m’investis parce que le projet me tient à cœur, et parce que j’ai envie que cela fonctionne, que les artistes montent sur scène, ce n’est pas la pression du chiffre d’affaires. Et puis, les tâches varient : nous accueillons les musiciens, nous discutons avec eux et leurs parents, nous participons aux événements… Il y a donc un rapport constant à la musique et à l’autre.
Qu’est-ce que t’apporte ta mission en service civique ?
J’apprécie de pouvoir faire avancer un projet et de le voir aboutir. Ce qui n’était pas le cas en entreprise où l’on est souvent loin du produit final. Ici c’est concret. On se sent utile, on trouve du sens à ce que l’on fait et c’est de cette manière que je m’épanouis.
Quel avenir se dessine pour ta collaboration avec Léthé Musicale ?
J’aimerais pouvoir travailler au sein de l’association à plein temps, mais cela dépendra des financements que nous aurons. Dans tous les cas, je resterai bénévole pour l’association, évidemment !